Mise à jour du 03/12/10
L'affaire Wikileaks n'en finit plus de rebondir.
Après avoir essuyé deux attaques par déni de service, y avoir échappé en utilisant les technologies Cloud (Amazon Web Services), puis après s'être fait expulsé des serveurs du géant américain, le site de plus en plus sulfureux, et visiblement pourchassé, a décidé de poser « ses valises » (de documents) en France et en Suisse.
Ne cherchez donc plus Wikileaks.org. Vous ne trouverez rien.
Le site s'appelle désormais Wikileaks.ch.
En France, c'est OVH qui héberge le site polémique.
Une situation qui ne manque pas d'exaspérer Eric Besson, le tout nouveau ministre chargé de l'Industrie, de l'Énergie et surtout de l'Économie numérique.
Le ministre n'a pas tardé à réagir en exigeant, comme le rapportent les colonnes du Monde (lire ci-avant), que OVH expulse à son tour le site honni de ses serveurs au motif qu'il avait « violé » le secret diplomatique.
Face à la pression – certains diront l'intrusion – du politique dans des questions purement technologiques et légales (un hébergeur ne peut refuser ses services qu'à un site interdit, pas selon son bon vouloir), Octave Klaba, Directeur Général d’OVH, a pris sa plume pour rédiger une lettre ouverte (numérique) qu'il a fait parvenir à l’ensemble de ses clients.
L'avis d'un expert IT sur cette situation méritait bien que nous la publions en intégralité :
« Comme vous savez certainement, le site wikileaks est hébergé sur nos infrastructures depuis hier très tôt le matin. Il s'agit d'un client qui a commandé un serveur dédié, avec les blocs RIPE et de protections contre les attaques. Sa facture payée par CB s'élève à moins de 150 euros. Et donc il héberge le site wikileaks.
Juridiquement parlant Ovh n'est pas l'hébergeur de ce site. Ovh est, juste, le prestataire technique de la solution technique que le client a commandé.
Bref, l'histoire est banale et quotidienne. Le système est totalement automatique et fonctionne 24 heures sur 24. Nous avons découvert comme vous tous que ce site est chez nous hier ... dans la presse.
Ovh n'est ni pour ni contre ce site. La question hors sujet pour nous. Ovh est une entreprise qui fournit les infrastructures, le fameux cloud computing disponible en quelques heures ..., et notre rôle est d'assurer cette prestation technique. C'est tout.
On n'a pas demandé d'héberger ce site ou ne pas l'héberger. Maintenant qu'il est chez nous on assure le contrat. C'est notre boulot. Il est fonctionnel.
Compte tenu de dernières déclarations politiques, et de pressions qui commencent réellement à se sentir, même ici à Roubaix Valley, nous avons décidé de saisir le juge en référé afin qu'il se prononce sur la légalité ou pas de ce site sur le territoire français. Ce n'est pas au monde politique ni à Ovh de demander ou de décider la fermeture ou pas d'un site mais à la justice. C'est comme que ça doit marcher dans un pays de droit.
Nous espérons que le juge donnera sa décision avant ce soir ou demain. Et Ovh appliquera la décision immédiatement ».
Neutralité bienvenue, ou refus de prendre position, chacun aura sa vision des choses.
Mais cette lettre a au moins un mérite.
Celui de rappeler le fonctionnement normal de nos institutions.
Affaire Wikileaks : OVH publie une lettre ouverte et saisit le Juge
Après la demande d'Éric Besson d'expulser le site de ses serveurs
Affaire Wikileaks : OVH publie une lettre ouverte et saisit le Juge
Après la demande d'Éric Besson d'expulser le site de ses serveurs
Le , par Gordon Fowler
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