Cobol est l’un des premiers langages de programmation que le monde a connus. Il a aujourd’hui 60 ans et même s’il est vieux, il continue à être utilisé par certains programmeurs et entreprises. Selon certains internautes, on retrouve encore des milliers de lignes de code dans ce langage dans plusieurs applications utilisées au sein des systèmes de gestions administratives et même dans le milieu bancaire. Officiellement paru en septembre 1959, son nom est l’acronyme de Common Business Oriented Language qui révèle sa vocation originelle : être un langage commun pour la programmation d'applications de gestion et a été fortement adopté par les structures bancaires.
Il a été créé par le Short Range Committee, un des trois comités proposés à une rencontre au Pentagone organisée par le département de la défense des États-Unis en mai 1959. Le comité a été formé pour recommander une approche à court terme pour un langage commun, indépendant des constructeurs, pour les applications de gestion de l'administration américaine. Il était constitué de membres représentant six constructeurs d'ordinateurs et trois agences gouvernementales (IBM, RCA, US Air Force, etc.). Depuis son apparition, le langage Cobol a subi d’innombrables améliorations dans le but d’augmenter ses performances.
De plus, il fallait également améliorer la vitesse de compilation qui, en 1964, était de 1000 relevés par minute, souligne Legacy IT, une organisation indépendante dans le domaine de la modernisation du patrimoine informatique. Ce dernier précise également que pendant cette décennie, Cobol a suffisamment gagné en fonctionnalités pour les fichiers et les tables de stockage de masse et en 1968, Cobol-68 a été lancé. Cette version apportait la gestion des tables, les accès séquentiels et les accès aléatoires et quelques autres fonctionnalités. Ce fut la première version ANSI, écrit Legacy IT. Elle était bien normalisée, ce qui indiquait clairement que ce langage devenait un langage dominant.
Il faut attendre 6 ans après, en 1974 avant de voir une nouvelle version du langage apparaître, le Cobol-74. Cette fois, pas de nouveautés majeures, mais quelques améliorations et corrections. En 1985, une version du langage parut et en 1989 des fonctions intrinsèques ont été ajoutées au langage. Elles permettent entre autres de faire des opérations mathématiques (ACOS, pour calculer l’arc cosinus par exemple), des opérations logiques (Min ou Max) et des opérations sur les chaînes de caractères (UPPER-CASE) et plus tard en 2002, la programmation orientée objet a été introduite dans le langage ainsi que le support Unicode.
Aujourd’hui, le langage de programmation existe encore et dans bien de domaines et sa dernière version date de 2014. En 2018, certaines entreprises et pour la plupart des banques demandaient encore des développeurs Cobol même si, certains experts jugent le langage vieux et dépassé. Il semble donc que le langage est bien parti pour être là encore longtemps, puisque pour les banques, changer tous leurs mainframes est une entreprise compliquée et coûteuse. Même une transition vers de nouveaux systèmes prendrait probablement plusieurs années. Et surtout, pourquoi penser à changer un système qui marche ? Chaque jour, des millions de transactions bancaires et des mainframes sont gérés par un logiciel programmé en COBOL.
Aussi, plusieurs sites publiant des offres d’emploi, tels que Indeed, continuent d'adresser à la communauté des offres d’emploi à l’endroit des développeurs Cobol. Dans la même année, Silkhom, un cabinet de recrutement spécialisé en informatique, s’interrogeait sur l’avenir du langage. Dans son article intitulé “Quel avenir pour le langage Cobol”, Silkhom soulignait le fait que plusieurs experts avaient prédit la mort de Cobol depuis plusieurs années déjà et d’autres continuent de le faire, mais pourtant le langage est encore majoritairement utilisé dans le milieu bancaire et également dans la plupart des systèmes de gestion administratifs.
Le site qualifiait le langage de clair et précis (à cause de sa capacité à permettre aux développeurs d’écrire les choses de façon claire et précise), un langage interopérable. Selon le site, le langage Cobol est un langage sécuritaire et irremplaçable, car il est capable de s’adapter à d’autres systèmes informatiques modernes tels que le BigData, le Cloud computing, l’IA et bien d’autres. « Dans ce contexte, on peut alors se demander quel avenir peut avoir le Cobol, dans la mesure où sa popularité décroît fortement au fil du temps, alors que son utilisation et surtout sa demande reste encore massivement importante », s’est interrogé Silkhom.
À ce propos, selon certains internautes, le langage ne disparaîtra pas. Même si la concurrence à laquelle le langage fait face depuis sa première décennie ne cesse d’augmenter, pour la flexibilité avec laquelle Cobol traite les données bancaires et administratives, le langage vivra encore longtemps. D’autres indiquent que c’est le langage qui a la plus grande demande dans leurs pays. Certains estiment également que le langage possède tout aujourd’hui pour être mis au même point d’égalité que les langages plus récents tels que C++, Java, Ruby et beaucoup d’autres, puisqu’il gère aujourd’hui les mêmes technologies que ces langages comme les sockets par exemple. D’après eux, COBOL peut facilement interagir avec les bibliothèques de socket C et les divers compilateurs COBOL qui ciblent .NET ainsi que la machine virtuelle Java peuvent utiliser toutes les bibliothèques réseau de ces plateformes. Il faut donc arrêter de minimiser les capacités du langage qu’ils appellent “grand-père” et de juste lui souhaiter un joyeux anniversaire, disent-ils.
Sources : Legay IT, Silkhom
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Le , par Bill Fassinou
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