Mise à jour du 03/11/10
C'était à prévoir. Avec la scission entamée par la Document Foundation et la création de son fork LibreOffice, qui se revendique comme le canal « historique » et non pas comme un fork (lire ci-avant), la guerre des déclarations et les désistements ne devaient pas tarder.
Aujourd'hui, ce sont 33 contributeurs d'OpenOffice.org qui quittent le navire et qui s'en prennent à l'attitude qu'ils qualifient de désinvolte de la part d'Oracle. En cause, l'absence totale de coordination du nouveau propriétaire de la suite bureautique libre.
Dans un « mail ouvert », ces 33 membres (dont Jacqueline Rahemipour, co-responsable du développement du projet) évoquent des « incompréhensions » et pensent qu'Oracle, contrairement à ce qu'il affirme, n'a que faire de ce produit.
Après l'abandon d'OpenSolaris, l'augmentation des prix du support de MySQL et le procès contre l'utilisation de Java dans Android, et l'attaque en règle contre le projet Harmony de la Fondation Apache, ce désintérêt apparent pour OOo ne risque pas d'améliorer l'image de la société au sein de la communauté open-source.
A la décharge d'Oracle, on notera que OOo 3.2 ainsi que la RC de la version 3.3 sont effectivement sortis.
Et que Microsoft semble voir dans ce nouveau propriétaire un danger bien plus grand pour Office 2010 que lorsque le produit appartenait à Sun.
Ce n'est, il est vrai, pas la première fois que Redmond et la communauté open-source auront des analyses différentes.
Source : Mail de Jacqueline Rahemipour
Et vous ?
Plutôt OOo ou LibreOffice ?
MAJ de Gordon Fowler
Oracle réitère son engagement dans OpenOffice.org
Et semble s'agacer de sa réputation dans la communauté open-source
Mise à jour du 14/10/10
« Preuve supplémentaire de son engagement dans OpenOffice.org, Oracle participera à l'ODF Plugfest de Bruxelles, les 14 et 15 octobre prochains ».
La déclaration d'Oracle rassurera certains. Mais peut-être un peu moins d'autres. Après l'arrivée du fork LibreOffice (qui ne veut pas qu'on l'appelle fork), les questions sur l'avenir d'OpenOffice.org (gratuit ou payant ? en version desktop ou SaaS ?) sont encore plus nombreuses (lire ci-dessous).
Oracle entend aujourd'hui faire taire les rumeurs « [Notre] équipe grandissante de développeurs et d'ingénieurs […] continuera à développer, améliorer, et supporter OpenOffice.org en tant que projet open source, qui s'appuie sur les 7,5 millions de lignes de code auxquelles la communauté a déjà contribuées ».
Belles paroles (Oracle n'a pas hésité à rendre payant le plug-in ODF pour Microsoft Office) ou implication sincère, là encore, la communauté risque d'être divisée.
Toujours est-il qu'après la sortie de LibreOffice, Oracle a immédiatement rendu publique la beta de OpenOffice.org 3.3, « en collaboration avec la communauté », souligne bien le géant du logiciel, qui insiste également sur les nombreuses améliorations de cette version (dont l'arrivée des extensions). Une manière de dire, sans le dire, que la suite bureautique dormait certainement un peu jusqu'ici.
Au delà d'OpenOffice.org, Oracle semble de plus en plus agacé par sa nouvelle réputation de « grand méchant » dans la communauté du libre.
Pourtant, comme nous le rappelait John Fowler – Vice-Président Exécutif d'Oracle – dans une interview exclusive, la société contribue à de très nombreux projets. Mais « on ne nous félicite jamais pour ce que l'on fait pour l'open-source », regrettait-il.
Oracle rappelle donc à nouveau dans son communiqué, qu'en plus de OpenOffice.org, il contribue à : « MySQL, GlassFish, Linux, PHP, Apache, Eclipse, Berkeley DB, NetBeans, VirtualBox, Xen, and InnoDB ».
En attendant, et pour en rester aux faits, la beta d'OpenOffice 3.3 est disponible sur cette page.
La preuve par les faits de l'engagement d'Oracle ?
Source : Communiqué d'Oracle
Et vous ?
Etes-vous plutôt LibreOffice ou OpenOffice.org ?
MAJ de Gordon Fowler
OpenOffice.org n'existe plus
CloudOffice d'Oracle et LibreOffice lui succèdent
La suite bureautique libre et gratuite OpenOffice.org, concurrente très populaire de Microsoft Office, n'existe plus.
Ou plus exactement, elle n'existera a priori plus sous ce nom, sauf geste du PDG d'Oracle.
La situation est à la fois simple et complexe. En 1999, Sun Microsystems rachètait une société allemande (StarDivision) qui possèdait une suite (StarOffice). Sun décide alors de lancer OpenOffice.org en s'appuyant sur sa nouvelle technologie. Libre, la suite bénéficie rapidement d'une large communauté, appuyée par les développeurs maison de Sun.
Mais depuis le rachat de Sun par Oracle, les relations se sont significativement tendues entre cette communauté et Oracle, le nouveau propriétaire, non pas de la suite, mais de la marque « OpenOffice.org ».
Aujourd'hui, des contributeurs actifs du projet officialisent le divorce en lançant une nouvelle version de l'application, rebaptisée pour l'occasion et par nécessité LibreOffice.
Mais ces contributeurs vont plus loin. Ils ne parlent pas de « fork » mais bien d'une version qui continuerait la branche « historique » d'OpenOffice.org. Une branche qu'ils veulent désormais indépendante de toute société (comprendre « d'Oracle »).
Pour soutenir leur projet , ces « dissidents » ont créé une nouvelle fondation – la Document Foundation – et demandent à Oracle de céder ses droits sur la marque. Dans le cas contraire, LibreOffice deviendrait le nom officiel définitif de la suite.
Ils proposent également à Oracle – certainement sans trop y croire – de les rejoindre pour continuer à collaborer en bonne entente.
Google, par la voix de son Responsable des Programmes open-source, s'est en revanche félicité de la création de cette entité, qu'il s'est empressé de rejoindre. Novell, Red Hat et Canonical (Ubuntu) ont déjà fait de même.
De son coté Larry Ellison n'a jamais caché qu'il souhaitait recentrer Sun sur ses activités lucratives (d'où l'abandon d'OpenSolaris). Une catégorie dont ne fait a priori pas partie OpenOffice.org.
Oracle prépare en revanche depuis le début de l'année une version Cloud de l'application – de type Office Web Apps de Microsoft, ou Google Docs. Nommée Cloud Office, elle s'appuiera sur JavaFX, le format ODF et sur le code de OpenOffice.org.
Les innovations de ce projets ne devraient a priori pas être partagées avec la Document Foundation.
Quant à la marque, difficile de dire si Larry Ellison en fera don. Ou s'il décidera de l'envoyer dans les archives de l'Histoire de l'informatique.
LibreOffice est disponible sur cette page
Source : Le Communiqué intégral de la Document Foundation
OpenOffice.org n'existe plus
Cloud Office d'Oracle et LibreOffice 3 lui succèdent
OpenOffice.org n'existe plus
Cloud Office d'Oracle et LibreOffice 3 lui succèdent
Le , par Gordon Fowler
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