D’après la feuille de route élaborée par les ingénieurs d’EUROfusion en effet, les prototypes de centrales DEMO – successeurs du réacteur expérimental ITER – ne devraient produire de l’électricité qu’à partir de 2054 (contre 2040 dans une précédente version). Les ingénieurs du MIT entendent tenir ces délais en s’appuyant sur de l’oxyde mixte de baryum, de cuivre et d’yttrium, un supraconducteur utilisé pour fabriquer les aimants nécessaires à la génération du champ magnétique de contrôle du plasma chaud ; la manœuvre est destinée à réduire la taille de ces pièces du puzzle. La centrale SPARC du MIT devrait ainsi occuper un volume d'importance 65 fois moindre que celui du réacteur expérimental ITER.
SPARC fait partie des propositions de « réacteurs plus petits et prix réduits » qui ont émergé après le lancement du projet ITER. D’après Gianfranco Federici, ingénieur nucléaire d'EUROfusion et coordonnateur des conceptions du projet DEMO, ces dernières ne peuvent faire le travail, car « moins cher, rapide et petit est quelque chose que la fusion ne sera jamais. »
D’après certains observateurs cependant, le projet SPARC représente la possibilité d’apporter une solution à la problématique du changement climatique dans les plus brefs délais. Il s’inscrit dans la tendance « énergies vertes » initiée par des décideurs soucieux d’apporter leur contribution à la réduction de l’empreinte carbone. Les entreprises technologiques de la Silicon Valley ont entamé leur positionnement dans cette mouvance avec une ferme solaire dans l’État du Nevada pour Apple ou encore l’alimentation des centres de production d’Amazon de par le monde à l’aide des systèmes solaires. Selon un classement Bloomberg, Google se positionne comme le leader de l’utilisation des énergies dites renouvelables. En décembre 2016, l’entreprise a annoncé son intention d’alimenter ses centres de données et bureaux à 100 % énergies renouvelables en 2017.
Énergie fossile, énergie renouvelable et énergie de fusion nucléaire, quel choix faut-il opérer ? Un récent article de Forbes penche largement en faveur de la dernière catégorie. Et pour cause, les deux premières exhibent de nombreuses tares : pollution, intermittence des sources, diminution des ressources. « À l’inverse des combustibles fossiles ou nucléaires comme l’uranium utilisé dans les réactions de fission, il n’y aura jamais de pénurie d’hydrogène », indique The Guardian à propos de l’énergie de fusion nucléaire. Le média américain appelle à une évolution des mentalités coincées dans l’idée que le nucléaire implique forcément la création de déchets radioactifs en précisant que les réactions de fusion nucléaire ne créent ni de gaz à effet de serre, ni de déchets radioactifs.
Le problème de fond serait plutôt le manque de volonté des responsables politiques pour accompagner de telles initiatives. En attendant, c’est le secteur privé qui y va. Bob Mumgaard, CEO du Commonwealth Fusion Systems a obtenu 50 millions de dollars d’une société italienne d’hydrocarbure privée – Eni – pour soutenir ce projet.
Sources
The Guardian
Forbes
Et vous ?
Que pensez-vous des initiatives « réacteurs de fusion nucléaire plus petits et à prix réduits » ?
:fleche : Que pensez-vous de la production d’énergie à partir de la fusion nucléaire de façon générale ?