Le chiffre est sans appel : la part de l'industrie française du logiciel dans le monde est faible. Très faible.
C'est ce que révèle l'étude 2010 issue de la collaboration entre PriceWaterhouseCoopers et l'AFDEL (Association Française des Editeurs de Logiciels).
Le rapport a pour but premier de dresser un tableau du secteur français et de fournir le classement des 100 éditeurs nationaux les plus importants. Mais c'est bien ce chiffre international qui claque : la France ne représente que 2 % du marché mondial.
Place de l'industrie française du logiciel dans le monde
Comparé aux 8 % d'Oracle ou d'IBM et au 18 % de Microsoft, le constat est dur.
Si l'on regarde le coté positif des choses, on notera que l'industrie du logiciel en France résiste bien. « Le chiffre d’affaires global du Top 100 n’a baissé que de 1,4% par rapport à 2008 alors que la demande de logiciels a baissé de 4,5% », note l'étude.
Autre raison d'espérer, le logiciel est en pleine mutation. Il y a donc des opportunités à saisir. Et surtout des changements majeurs à réaliser. « L’apparition de nouvelles pratiques telles que le Cloud Computing constitue bien un nouveau vecteur de développement mais aussi une remise en cause des modèles économiques et des modes de fonctionnement du secteur de l’édition de logiciels ».
Une vision à l'opposée de celles de nombreux développeurs francophones qui voient le Cloud comme une invention Marketing plus ou moins futile.
L'autre grand défi à relever est celui de la consolidation du secteur.
Pour résumer, l'étude constate que les 10 premiers éditeurs français réalisent 60 % du chiffre d'affaires total national. Mais, dans le même temps, 60 % des éditeurs ont des revenus inférieurs à 15 millions d'euros par an.
Pour PriceWaterhouseCoopers, des fusions sont donc inévitables pour rendre l'édition française plus forte.
Sans surprise, le classement des 100 plus gros acteurs de ce secteur est dominé - comme chaque année - par Dassault Systèmes, qui réalise un CA de 1,25 milliards d'euros.
Soit quasiment un milliard de plus que le deuxième, Murex (265 millions d'euros de CA).
Bref, la France n'est pas à la pointe de cette industrie, mais tout n'est pas noir. Au contraire.
Elle possède quelques acteurs internationaux de valeur. Et pour les auteurs de l'étude, elle à toutes les capacités pour prendre le virage du Cloud et s'adapter à une nouvelle donne... surtout grâce au talent reconnu de ses développeurs.
« Cette capacité de rebond et d’innovation de l’industrie du logiciel vient également du travail, moins visible, des centaines de développeurs de logiciels présents chez France Telecom, Thales, Dassault, Amadeus ».
Sans oublier le travail de tous les autres.
Source : Le classement et l'étude EuroSoftware 100 (pdf)
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La France serait à la traîne dans l'utilisation des logiciels de Business Intelligence : avez-vous une explication à cette réticence ?
Et vous ?
Ce chiffre de 2% vous parait-il juste ou au contraire, injustement catastrophiste ?
S'il est juste, quelles en sont – d'après vous – les causes ?
Quelles solutions voyez-vous pour faire progresser la part de l'industrie française du logiciel ?
La France représente 2% de la production mondiale de logiciels
Soit 4 fois moins qu'Oracle ou IBM et 9 fois moins que Microsoft
La France représente 2% de la production mondiale de logiciels
Soit 4 fois moins qu'Oracle ou IBM et 9 fois moins que Microsoft
Le , par Gordon Fowler
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