Les autorités françaises ont donné leur approbation à la société Pixium Vision pour essayer l’œil bionique sur cinq personnes ayant une perte de vision sévère. Les patients auront une puce expérimentale implantée dans leurs yeux pour les aider à voir. Les patients en question sont des personnes atteintes d'un type avancé de maladie rétinienne appelée dégénérescence maculaire liée à l'âge, ou DMLA sèche. Développée par Pixium Vision à Paris, la puce sans fil agit comme un canal de communication entre l'œil et le cerveau par stimulation électrique, explique la société Pixium Vision. C’est la première fois qu'une telle puce a été utilisée pour traiter la DMLA sèche, principale cause de perte de vision chez les personnes de plus de 50 ans, explique Pixium Vision.
Dans le passé, d'autres prothèses visant à traiter des personnes atteintes de maladies visuelles rares telles que la rétinite pigmentaire ont été mises sur le marché. En 2013 déjà, la société Second Sight à Sylmar en Californie a commercialisé le premier œil bionique de ce genre après avoir reçu l'approbation des autorités américaines. La société Retina Implant à Reutlingen, en Allemagne, a elle aussi commercialisé une puce implantable pour traiter la rétinite pigmentaire, tout comme Pixium avec sa puce à 150 électrodes, appelée IRIS 2. Cependant, le taux de restauration de la vision à partir de ces dispositifs a été plutôt faible, souligne la société Pixium qui ajoute qu’elle a pour objectif d'améliorer cette technologie avec sa nouvelle puce sans fil à 378 électrodes baptisée PRIMA. Pour Khalid Ishaque, PDG de Pixium « ce que les gens atteints de DMLA veulent idéalement, c'est pouvoir lire et reconnaître les visages à nouveau. »
La technologie de Pixium est née du laboratoire de Daniel Palanker à l'université de Stanford. Cette technologie a été conçue pour faciliter la communication entre l'œil et le cerveau qui, en raison de la maladie, est devenue défaillante. Pixium Vision avance que la puce PRIMA fournit le lien manquant dans cette communication en utilisant une stimulation électrique qui code l'information dans le champ visuel. L'implant carré mesure deux millimètres sur deux pour une épaisseur de 30 microns, soit environ un tiers de l'épaisseur d'un cheveu humain. Il est implanté chirurgicalement sous la rétine, ou espace sous-rétinienne. Pour fonctionner, l’implant doit être associé à une caméra externe et à un ordinateur de poche, note la société.
Le dispositif complet est composé d’une paire de lunettes portée par le patient et équipée d'une caméra qui détecte les changements dans le champ visuel. L'image est ainsi transmise à l'ordinateur de poche, qui transforme les événements visuels en lumière infrarouge invisible. L'ordinateur envoie ensuite ces signaux aux verres, qui projettent le faisceau de lumière invisible sur la rétine et la puce implantée. La puce convertit alors les signaux en courant électrique, en stimulant les cellules bipolaires proches. Cette stimulation déclenche une voie de communication qui se déplace vers le nerf optique et finalement vers le cerveau, explique la société. Elle ajoute que la lumière infrarouge des lunettes alimente également l'implant qui ne nécessite de ce fait aucun fil d’alimentation intégré. Selon la société, l’implantation de ce dispositif nécessite une intervention chirurgicale de moins de 90 minutes, alors que ce temps était de trois à huit heures pour les dispositifs précédemment développés.
Le défi pour les scientifiques avec la stimulation électrique dans le corps humain est de trouver le code, le langage des signaux électriques que le système nerveux humain utilise pour transmettre des informations vers et depuis le cerveau. La société Pixium avance avoir beaucoup investi avec ses collaborateurs de recherche dans l'étude de ces signaux sur des animaux, en testant différents types d'électrodes et de paramètres de stimulation dans l'œil pour essayer de décoder le langage. Cependant, le langage électrique d'une personne à l'autre est différent, selon le PDG de la société. L’objectif pour Pixium Vision serait donc de personnaliser les paramètres de stimulation en fonction de chaque patient.
La société déclare que la stimulation sera ciblée sur la vision centrale des patients. Pour les personnes atteintes de DMLA sèche avancée, les objets au milieu du regard apparaissent déformés ou sombres, laissant souvent la personne avec une vision périphérique trouble. Actuellement, il n'y a aucun traitement pour restaurer la vision perdue chez les personnes atteintes de la maladie, souligne la société. L'un des risques d'avoir un implant comme celui-ci chez les personnes atteintes de DMLA est la possibilité d'endommager la vision périphérique restante du patient, explique Ishaque.
Source : IEEE.ORG
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Le , par Victor Vincent
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