L’open source est un concept désormais bien assimilé de la plupart des parties prenantes à l’univers de l’informatique lorsqu’il s’agit du logiciel. Pour ce qui est du matériel, le concept est, d’avis d’experts, relativement nouveau. SiFive, une startup de la Silicon Valley, entend apporter sa contribution à la vulgarisation de l’open hardware. L’entreprise procédera à la présentation du premier processeur RISC-V supporté par Linux, Unix et FreeBSD lors de l’Embedded Systems Conference qui se tiendra du 5 au 7 décembre.
En entendant d’y être, le mensuel Design News s’est fait le relais d’informations concernant la puce en question. Il s’agit du U54-MC Coreplex, un processeur RISC-V multicœurs. Le détail des caractéristiques apparaît sur la page de présentation du produit citée en source. À titre de comparaison avec le Cortex-A35 présenté par ARM comme l’un de ses meilleurs processeurs d’application, SiFive souligne qu’en plus d’un gestionnaire de mémoire (MMU) que le Cortex-A35 intègre, sa puce est dotée d’un dispositif physique de protection de la mémoire. Le U54-MC Coreplex serait aussi capable de mieux se comporter dans des applications temps réel que le Cortex-A35 d’après ce que rapporte SiFive.
SiFive fournit le nécessaire pour le développement et le débogage d’applications pour le U54-MC Coreplex. Les outils proposés sont tous disponibles sur Linux. Le développeur pourra se servir de Freedom Studio, un IDE basé sur Eclipse et livré avec une chaîne d’outils RISC-V GCC et Freedom E SDK, un dépôt GitHub avec des pilotes de prise en charge des cartes de développement et des exemples de code.
La comparaison avec le Cortex-A35 montre bien quelles sont les ambitions de SiFive. Avec les caractéristiques matérielles annoncées et l’arrivée sur Linux, Unix et FreeBSD, la puce U54-MC Coreplex se positionne comme une sérieuse alternative aux puces offertes par des constructeurs comme ARM. Les responsables de SiFive ont en effet des marchés qui ont le vent en poupe dans leur viseur : l’Internet des objets et l’intelligence artificielle.
Le monopole d’ARM sur le marché des processeurs pour smartphone est connu. Il semblerait cependant que pour ceux précités, il n’y ait pas encore d’architecture dominante. RISC (Reduced Instruction Set Computer) n’a rien de nouveau puisque les processeurs ARM sur le marché sont basés sur cette architecture. Ce qui change tout c’est le V (RISC-V) à la suite qui fait qu’on parle d’open source hardware, c’est-à-dire la possibilité pour quiconque a les moyens nécessaires de fabriquer ses propres puces et surtout de vérifier qu’il n’y a pas de porte dérobée insérée par des tiers.
Linux en est pratiquement à 5 % de parts sur le marché des systèmes d’exploitation de bureau derrière Windows XP, preuve que l’adoption de l’open source est chaque jour un peu plus forte même dans des secteurs qui semblaient réservés à des offres propriétaires. Avec l’arrivée de cette puce RISC-V sur Linux notamment, on peut entrevoir une plongée des startups du hardware dans cette brèche, avec pour effet sur le long terme de mettre de plus en plus de grands groupes comme ARM ou Intel à mal.
Source : Design News, page de présentation du U54-MC Coreplex
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Quels sont d’après vous les autres facteurs susceptibles de provoquer une adoption ou un rejet de cette puce ?
Voir aussi :
ARM annonce sa nouvelle génération de processeurs : les Cortex A75 et A55 spécifiquement prévus pour sa technologie DynamIQ
SiFive lance un processeur RISC-V supporté par Linux, Unix et FreeBSD,
Une menace pour les architectures propriétaires comme ARM ?
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Le , par Patrick Ruiz
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