Bien des décennies plus tard, cette situation qui pouvait sembler irréaliste autrefois semble de plus en plus avoir des illustrations : nous pouvons par exemple évoquer le cas de certaines Smart TV qui avaient été accusées d’effectuer des enregistrements vocaux de leur environnement.
Nous avons donc de nombreuses illustrations dans la technologie qui ont amené les défenseurs de la vie privée à lancer de plus en plus de combats.
Mais ce n’est pas tout. Avec l’avènement des réseaux sociaux, les individus eux-mêmes semblent se prêter au jeu : partage de photos (les siennes, celles d’amis, etc.), de géolocalisation, mises à jour des statuts qui viennent souvent indiquer l’état émotionnel de l’utilisateur, indication d’événements auxquels ils souhaitent participer, autant d’informations qui sont parfois partagées avec ses amis ou le public.
Rappelons-nous que peu importe le peu d’informations que nous partageons, que ce soit sur Facebook ou ailleurs, toutes les métadonnées impliquées dans ce que nous faisons en ligne peuvent servir à définir notre profil numérique.
Mais le cas de Facebook soulève de nombreuses inquiétudes, tant le réseau déploie des efforts pour diffuser une publicité encore plus ciblée à son énorme base d’utilisateurs. Rappelons qu’en juin, le PDG de Facebook a annoncé avoir franchi le cap des deux milliards d’utilisateurs mensuels actifs, soit plus du quart de la population mondiale.
Nous pouvons rappeler par exemple le brevet qu’il a déposé et qui suggère que Facebook travaille sur des « techniques pour la détection d’émotions et de la diffusion de contenus ». Facebook explore en effet la possibilité d’utiliser la caméra du smartphone d’un utilisateur pour « voir » son visage lorsqu’il consulte l’application, et détecter ses émotions et son état d’esprit en fonction des contenus consultés.
Pour surveiller l'utilisateur, Facebook propose d'utiliser des « données d'imagerie passive », ou des données visuelles capturées automatiquement à l'aide d'un appareil photo portable ou de la caméra frontale d'un téléphone. L'utilisateur fait souvent face à cette caméra sans y prêter attention, tout en utilisant normalement le téléphone ou l'ordinateur, et Facebook espère commencer à exploiter ces données d'imagerie.
Une fois que le système capture les images, un composant d’API identifiera l'émotion de l'utilisateur et stockera les données. Ensuite, Facebook pourrait :
- déterminer quelles émotions un produit provoque, ce qui pourrait être utile pour Facebook et les producteurs de contenus ;
- et livrer du contenu à l'utilisateur en fonction de l'émotion affichée, ce qui pourrait aider Facebook à garder les utilisateurs plus engagés.
Un brevet qui vient donner un peu plus de poids à l’accusation à laquelle a fait face Facebook l’année dernière : le réseau social aurait aidé les annonceurs à cibler des adolescents en fonction de leur état émotionnel.
Selon les documents divulgués par les médias, l'algorithme de Facebook était alors en mesure de déterminer à quel moment les adolescents se sentent « inutiles », « stressés », « idiots », « stupides », « sans valeur » et « vaincus ». Ainsi, en se servant des outils de Facebook ainsi que la reconnaissance d'image, les annonceurs auraient été en mesure de trouver des adolescents dans des situations assez difficiles - et ensuite, les cibler pour des annonces.
De plus, Facebook a racheté WhatsApp, l’un des services de messagerie sur mobile les plus populaires, et a annoncé son intention de partager des numéros de téléphone de ses utilisateurs avec le réseau social, allant à l’encontre de la promesse de séparation faite lors du rachat de WhatsApp.
Une affaire qui avait également suscité la polémique parmi les internautes a été publiée par Kelli Burns, professeure en communication à l'université de Floride du Sud, qui a lancé une théorie selon laquelle, si vous avez activé votre microphone avec Facebook, « À chaque fois que vous utilisez votre téléphone, Facebook le sait ». Pour tester sa théorie, elle dit à haute voix, à proximité de son téléphone, être intéressée par un safari en Afrique en jeep. Peu de temps après, le premier post affiché dans le fil d'actualité de l'universitaire a été une publication au sujet d'un safari, mise en ligne à l'origine trois heures auparavant par un de ses contacts et qui aurait donc été remontée par l'algorithme de Facebook.
Face aux vives réactions que cette affaire a provoquées, le réseau social s’est vu contraint de vite recadrer les choses. Aussi, il a déclaré « Facebook n'utilise pas le micro de votre téléphone à des fins publicitaires ou pour changer ce que vous voyez dans le fil d'actualité. De récents articles ont suggéré que nous écoutions les conversations des gens pour leur proposer de la publicité ciblée. Ce n'est pas vrai.
« Nous montrons des publicités basées sur les centres d'intérêt des gens et autres informations contenues sur leur profil - et pas sur ce qu'ils disent à voix haute. »
Le réseau social a rappelé qu’il accède au micro des téléphones seulement si les mobinautes ont autorisé l'application à le faire et s'ils utilisent à ce moment-là des fonctionnalités bien précises nécessitant de l'audio, comme l'enregistrement d'une vidéo, par exemple.
Source : communiqué Facebook, Publicité : Facebook est accusé d'avoir aidé les annonceurs à cibler les adolescents en fonction de leur état émotionnel, Facebook : Mark Zuckerberg annonce avoir franchi le cap de deux milliards d'utilisateurs mensuels actifs, plus du quart de la population mondiale, Facebook envisagerait d'utiliser la caméra de votre téléphone ou votre ordinateur pour analyser vos émotions et diffuser de la publicité ciblée
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ? Ces craintes sont-elles justifiées ou est-ce de la pure paranoïa ?