Benoît Hamon, candidat du PS à la présidentielle 2017
La « taxe robot » et lutte contre l’uberisation
Benoit Hamon veut taxer les robots, une idée soutenue également par la commission des affaires juridiques du Parlement européen. Selon le candidat du PS, cette proposition est essentielle « Pour financer le revenu universel d’existence, on pourrait imaginer demain un salaire fictif, virtuel, pour un robot et la manière dont on fait contribuer ce robot au financement de notre protection sociale ». Toutefois, on ne sait pas quel serait le montant de cette taxe ni à quel type de machines elle s’appliquerait. Taxer les robots permettrait aussi de sortir d’une situation inacceptable. « Lorsqu’un travailleur est remplacé par une machine, la richesse créée bénéficie essentiellement aux actionnaires », s'insurge Benoît Hamon.
Concrètement, il prévoit d’ajuster les cotisations des entreprises qui sont actuellement fixées sur le nombre de salariés : « Demain, asseoir les cotisations patronales sur la valeur ajoutée et non plus sur le travail est une manière directe de faire payer les robots, les machines, les algorithmes, c’est-à-dire tout ce qui contribue à la création de richesses. »
Benoît Hamon s’est montré très critique vis-à-vis de l’uberisation de l’économie et des nouveaux modèles d’entreprises comme celui d’Uber. Pour cette raison, il prévoit de lutter contre « le salariat déguisé des entreprises uberisées » et de requalifier leurs collaborateurs en salariés afin que les employeurs s’acquittent des cotisations sociales.
Plus de contrôle sur les géants de la tech
Le candidat du PS veut asseoir plus de contrôle sur les actions des grands groupes et que les géants de la technologie américains paient leurs impôts en France, par le biais d’une fiscalité plus exigeante tant au niveau national qu’au niveau européen. Il compte « mettre en place un reporting public pays par pays pour toutes les entreprises afin d’identifier les activités de leurs filiales et de repérer les sociétés ‘boites aux lettres’. »
Benoit Hamon veut aussi que l’État exerce plus de contrôle en matière de propriété et d'exploitation des données. Il vise notamment à ce que les données conservées par les administrations publiques sur la population ne tombent pas aux mains des géants high-tech. Dans cette optique, Benoît Hamon envisage « plusieurs avancées pour permettre l’oubli et le droit au déréférencement, garantir le droit au consentement pour le traitement des données personnelles de chacun, le droit à la portabilité des données personnelles », mais aussi l’élaboration « d’algorithmes loyaux — non discriminatoires, fidèles, transparents — à l’inverse des recommandations présentées comme issues de statistiques alors qu’il s’agit de promotions commerciales. » Il compte également créer une « commission permanente sur les enjeux éthiques et sociaux liés aux avancées scientifiques et à la révolution numérique. »
Réseau et fracture numérique
Benoit Hamon veut que les géants issus du numérique contribuent davantage au financement des infrastructures de télécommunication qui permettent de véhiculer leurs services. Il ajoute « qu’en matière de lutte contre les zones blanches, il faudra s’assurer qu’aucun Français ne soit coupé du monde, en travaillant avec les opérateurs au plus près de la réalité du terrain et en allant si nécessaire jusqu’à la mutualisation des réseaux de téléphonie dans les territoires isolés et la création d’opérateurs publics ou semi-publics discutée avec l’Europe pour des cas spécifiques ».
Pour réduire la fracture numérique, il vise à créer treize agences régionales de développement de nouveaux modèles de production et de consommation. Il espère ainsi « mobiliser les leviers de la digitalisation et de la dématérialisation pour relier directement producteurs et consommateurs ».
Les lanceurs d’alerte
Le candidat du PS s’affiche comme le protecteur des lanceurs d’alerte et estime que le statut créé par la loi Sapin II « va dans le bon sens, mais qu'il reste insuffisant ». Il veut donc un « soutien financier réel et une prise en charge des frais de procédure des lanceurs d’alerte, supprimer le ‘parcours par étapes’ » et à terme faire émerger une législation protectrice au niveau européen.
Une démocratie participative
Benoît Hamon veut impliquer les citoyens et leur permettre « de décider de l’utilisation d’une partie du budget de l’État (jusqu’à 5 milliards d’euros) pour de grands projets. » Grâce à cette approche participative, ils pourront émettre des propositions de projets dans une période de huit mois, ensuite, l’administration se chargera d’évaluer le coût de ces propositions. Au terme d’une campagne d’information, « les projets sont soumis à un vote en ligne et dans chaque mairie. » L’enveloppe est enfin dépensée sur les 3 à 5 projets ayant remporté le plus de votes.
Le candidat de gauche souhaite également donner la possibilité aux citoyens « d’écrire la loi de manière collaborative par l’écriture d’amendements citoyens sur le modèle du projet de loi pour une République numérique. »
Source : Benoît Hamon (propositions par thématique) - Benoît Hamon (Vidéo)
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