Le programme de test de voitures autonomes lancé par Uber n’aura finalement duré qu’une semaine. Ce mercredi, la startup a mis fin à ce service dans la ville de San Francisco après avoir défié les autorités de Californie. Le bras de fer a commencé lorsque l’entreprise a déployé sa flotte de voitures sans conducteur sans avoir effectué les démarches administratives nécessaires. Face à cette situation, le DMW (Department of Motors Vehicle) californien a suspendu la carte grise des seize véhicules en question, poussant Uber à mettre un terme au programme. « Nous avons arrêté notre programme de test après la révocation de l'immatriculation de nos voitures autonomes. Nous cherchons où nous pouvons les redéployer, mais nous restons 100 % attachés à la Californie et allons redoubler nos efforts pour développer des règles fonctionnelles pour tout l'État.», a précisé l’entreprise.
Depuis sa création, Uber a entrepris maintes fois d’ignorer les lois locales durant son expansion au niveau mondial, ce qui n’a pas manqué de provoquer plusieurs controverses. À vrai dire, ce contretemps en Californie qui concerne les voitures sans conducteur est le dernier d’une série de revers qu’a connus l’entreprise. Cette année, Uber a décidé d’abandonner le marché chinois, en optant pour une stratégie qui vise à investir dans un autre service local, Didi Chuxing. L’entreprise a entrepris également de réduire sa présence dans d’autres marchés y compris quelques villes en Allemagne.
La législation californienne rend obligatoire l’obtention d’un permis pour tester des véhicules autonomes sur la voie publique. Plusieurs entreprises, dont Google, ont déjà reçu cette autorisation. Uber a estimé que sa flotte de véhicules n’était pas concernée par cette législation, puisqu’elles ne sont pas autonomes. En effet, elles nécessitent la présence permanente d’un conducteur. Anthony Levandowski, le responsable du projet a assuré que la technologie employée est similaire à celle implémentée par Tesla pour son pilote automatique, qui n’est pas règlementée.
Les arguments avancés par la société n’ont pas vraiment convaincu les pouvoirs publics qui ont exigé l’arrêt immédiat des essais. « Le procureur général réclamera une injonction et d’autres mesures appropriées », avait menacé vendredi le département de la justice de l’État de Californie. La loi votée l’année dernière n’a pas prévu de sanctions en cas d’infraction, une situation qui a probablement poussé Uber à ignorer la requête des autorités. Néanmoins, une parade a été trouvée, retirer la carte grise des véhicules mis en circulation, facilitant ainsi leur saisie par la police.
Cette attitude d’Uber a été surprenante pour plusieurs, surtout que l’on sait que les démarches administratives pour obtenir le permis ne sont pas compliquées et elles ne coutent que 150 dollars. Mais d’autres ont estimé qu’il s’agit d’un refus stratégique. Les entreprises qui font partie du programme officiel doivent en effet déclarer aux autorités tous les incidents impliquant leurs véhicules dans un délai de dix jours. Le nombre de fois où les opérateurs ont dû reprendre le contrôle du véhicule doit également être communiqué. Ces données sont par la suite rendues publiques. Des contraintes qui n’auraient pas fait l’affaire d’Uber. En effet, il a fallu moins d’une journée à ses SUV Volvo modifiés pour griller des feux rouges et mettre en danger des cyclistes.
Il faudrait savoir que la concurrence s’est intensifiée dernièrement dans ce sens. Google qui a été l’un des pionniers des voitures autonomes vient de créer une nouvelle filiale au nom de Waymo qui aura pour mission de poursuivre le développement de voitures autonomes en coopération avec Fiat Chrysler. Les prototypes du géant de la recherche ont déjà accumulé plus de 2,5 millions de kilomètres d’essai. Selon des rapports, la firme de Mountain View pourrait lancer son propre service de taxis autonomes dès la fin de 2017. D’autres protagonistes comme General Motors, Lyft ou encore Ford ambitionnent également de s’imposer sur ce segment.
Uber est donc livrée à une concurrence féroce et doit bouger plus vite. Pour cette raison, elle a dû mettre sa flotte de véhicules sans conducteur en circulation sans se soumettre à la législation. Il faudrait savoir que l’entreprise a accumulé des retards d’allumage et n’a commencé son programme à proprement parler qu’en 2015. Néanmoins, elle a été la première à utiliser cette technologie à destination des consommateurs, en offrant d’emmener gratuitement des passagers dans la ville de Pittsburgh. Maitriser cette technologie est vital pour la survie d’Uber a conclu Travis Kalanick, fondateur et PDG de l’entreprise. En développant une flotte de taxis autonomes, la société sera en mesure de casser davantage les prix proposés à ses clients et devenir ainsi une option moins couteuse que l’achat et l’entretien d’une voiture.
Source : The New York Times
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Uber a été forcée de retirer ses voitures sans conducteur des rues de San Francisco
Après que les autorités ont suspendu leurs cartes grises
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Le , par Coriolan
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