Schématiquement, le W3C s'occupait de la technique, la World Wide Web Foundation s'occupera de l'humain.
Voulue par Sir Tim Berners-Lee, un des créateurs du Web, la fondation veut aller au delà des standards. Son but, très large, est d'amener Internet au plus grand nombre pour que les individus, familiarisés avec la technologie, puissent l'utiliser pour se prendre en charge et améliorer leur destin.
Vaste programme donc.
Trop vaste diront certains.
Peut-être mais l'initiative a le mérite d'exister et de promouvoir une technologie à visage humain bien loin des habituelles représentations plus ou moins anxiogène que le grand public peut en avoir.
Le président de la nouvelle World Wide Web Fondation est Steve Bratt, transfuge de la W3C puisqu'il en était également le président.
Les deux fondations ne sont absolument pas en concurrence – assure-t-il en substance. Elles sont au contraire largement complémentaires. Preuves à l'appui.
Selon lui, seuls 25 % de la population mondiale a, aujourd'hui, accès au Net.
Ce sont les 75 % restants qui l'intéressent.
A peine lancée la Fondation a déjà deux projets sur le feu. Un avec la Web Alliance for Re-greening in Africa (W4RA), l'autre avec le Center for Digital Inclusion (CDI), un organisme brésilien. Les deux ont pour objectif le développement de l'"alphabétisation numérique".
Concrètement, dans le cas du W4RA, la Fondation souhaite donner aux fermiers africains les connaissances pour qu'ils aient accès, via le Net, aux informations nécessaires pour cultiver aux mieux leurs terres et améliorer leurs récoltes.
L'approche technique de la Fondation est très originale. Elle ne conçoit pas le Web comme un média visuel – dans le cas du fermier africain cela voudrait dire qu'il doit posséder un PC, un écran, une connexion, etc. – mais comme un média vocal.
Les informations du fermier, par exemple, lui seront transmises oralement via son téléphone portable. Pour mémoire, dans beaucoup de pays Africains, les téléphones GPRS pallient aux manques d'infrastructures de télécommunications traditionnelles.
Pour réaliser techniquement ces projets, la Fondation soutient le standard vocal de la W3C : le VoiceXML.
Le VoiceXML fonctionne comme une interface vocale d'un site. Steve Bratt parle d'interactions comme avec un "call center". Les données sont stockées au format XML et peuvent alimenter un site "classique". Mais elles peuvent aussi être consultées par commandes vocales. Le tout – précise le PDG de la Fondation – dans un écosystème ouvert farouchement opposé à toute notion de technologie propriétaire.
Financièrement, la World Wide Web Fondation pourrait donc fort bien, à l'avenir, financer le développement de standards ouverts de la W3C. Notamment ceux laissés de coté par manque de moyens (comme ceux destinés à aider les personnes illettrées).
Toujours est-il que pour l'instant, l'organisation en est encore à la levée des fonds.
La Fondation ne fera pas de standard donc, mais elle applaudie déjà des deux mains la décision de l'ICANN d'ouvrir les URLs à d'autres alphabets que le Latin.
L'accès au Net se démocratise aussi avec ce genre de "petits détails".
Pour participer, soutenir ou simplement s'informer, les développeurs – et tous les autres - peuvent se rendre sur le site officiel de la World Wide Web Fondation.
Source : Communiqué de Presse
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Lancement de la Fondation World Wide Web
Pour aider les plus défavorisés de la planète avec Internet et les technologies libres
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Le , par Gordon Fowler
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