Cet été, WhatsApp a mis à jour ses conditions d’utilisation qui prévoient que les utilisateurs de l’application de messagerie puissent recevoir directement les messages des entreprises. Ces règles stipulent également que l’application va partager les numéros de téléphone de ses utilisateurs avec Facebook.
« Nous allons explorer des façons dont les entreprises et vous pouvez communiquer ensemble […], comme passer des commandes, effectuer des transactions, obtenir des informations de rendez-vous, recevoir des bons et avis de livraisons, être informé des mises à jour de produits et services et du marketing », ont expliqué les responsables du service de messagerie pour justifier les interactions avec les entreprises. Si WhatsApp a réaffirmé que les bannières publicitaires ne seront toujours pas autorisées sur sa plateforme, le réseau social a indiqué que les messages envoyés par les marques pourront « contenir une offre pour quelque chose qui pourrait vous intéresser ».
Et pour ce qu’il en est du partage des numéros de téléphone avec Facebook, WhatsApp avançait que cela servira à « faire des suggestions de produits (par exemple d’amis, de connexions ou de contenus intéressants) et afficher des offres et des publicités pertinentes ».
Toutefois, la plateforme a laissé à l’utilisateur la possibilité de ne pas se soumettre à ses nouvelles conditions, notamment en décochant la case pour vous opposer au partage de vos données sur Facebook. Une solution qui semble loin de faire l’unanimité.
En effet, l'Autorité de protection des données de la ville-Etat de Hambourg (nord), où est installé le siège allemand de Facebook et dont les décisions valent pour l'ensemble du territoire, a émis une injonction administrative interdisant « dès maintenant à Facebook de rassembler et d'enregistrer les données des utilisateurs allemands de WhatsApp ». L'autorité a également demandé à Facebook « d’effacer les données déjà transmises » au réseau social via WhatsApp.
L’organisme a rappelé que lorsque Facebook avait racheté WhatsApp, les deux entreprises avaient promis de ne pas partager de données entre elles. « Le fait que cela se produise aujourd’hui est non seulement une tromperie envers les utilisateurs et le public, mais constitue aussi une infraction à la loi sur la protection des données », a estimé Johannes Caspar, qui est à la tête de l’office.
« L'injonction protège les données des quelques 35 millions d'utilisateurs de WhatsApp en Allemagne. Cela doit être leur décision s'ils souhaitent que leurs comptes soient liés à Facebook. Facebook doit pour cela leur demander au préalable l'autorisation. Cela n'est pas arrivé », a-t-elle continué.
« En outre, il y a des millions de personnes dont les coordonnées ont été téléchargées sur WhatsApp depuis le carnet d'adresse des utilisateurs, bien qu’elles pourraient ne même pas disposer d'une connexion à Facebook ou WhatsApp », s’est inquiétée la commissaire.
De son côté, Facebook a réagi par l’entremise d’un porte-parole qui a soutenu que « Facebook respecte la loi de protection des données de l'UE. Nous sommes ouverts à une collaboration avec l'autorité de Hambourg afin de répondre à leurs questions et lever toute inquiétude ».
Avec cette stratégie, Facebook espère rentabiliser le rachat du réseau social qui s’est fait à prix d’or en 2014.
Source : ordre administratif (au format PDF)
Voir aussi :
L'UE se prépare à annoncer une extension des règles appliquées aux opérateurs traditionnels aux services de messagerie comme WhatsApp ou Skype
L'Allemagne interdit les transferts de données entre WhatsApp et Facebook
Et somme le réseau social d'effacer les données déjà transmises
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Le , par Stéphane le calme
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