Et si l’intelligence artificielle devenait vraiment une intelligence créatrice à l’image de l’Homme, capable d’écrire du code, de dessiner des portraits, de réaliser des œuvres d’art, qu’elles soient littéraires, cinématographiques et bien sûr musicales. Dans tous les domaines, l’IA a donné ses fruits ; mais c’est plutôt en musique que les dernières avancées ont été faites, puisque Flow Machines, un projet réalisé par Sony en France, a composé un morceau musical.
Cette chanson a été élaborée par un algorithme développé par le Sony Computer Science Laboratory (CSL) situé à Paris. Flow Machines s’est inspiré des Beatles afin de composer la musique et a été aidée par Benoît Carré pour les paroles et les arrangements. Le but ultime du projet est d’arriver à faire oublier que c’est bien un programme informatique qui est à l’origine de la musique.
Afin de concrétiser cet objectif, le projet s’est appuyé sur l’apprentissage par la machine d’un large répertoire musical mis en place par les chercheurs. Au total, ils ont amassé dans une base de données 13 000 compositions retraçant les principales caractéristiques d’une musique (harmonie, mélodie, etc.). Ensuite, l’IA s’est chargée de parcourir ces partitions afin de les analyser et les assimiler grâce aux systèmes de machine et de deep learning. Le projet s’est appuyé également sur certains logiciels pour rajouter quelques accompagnements, arranger le tout et rajouter les paroles. Flow Machines « est capable de produire des musiques de niveau professionnel » a précisé François Pachet, chercheur et directeur de Sony SCL, « Nous travaillons depuis 2012 sur ce projet, subventionné notamment par le Conseil européen de la recherche ».
Jusque-là, Flow Machines a composé plusieurs chansons dont “Daddy’s Car” qui est inspirée des Beatles et "The Ballad of Mr Shadow" qui est supposée imiter les styles de compositeurs américains comme Irving Berlin et Duke Ellington. Sony CSL a affirmé qu’un album entier va sortir en 2017 pour peut-être entrer dans l’histoire comme le premier album entièrement composé par une intelligence artificielle.
Pour l’instant, Flow Machines n’est pas libre de droits et on ne sait pas si elle le deviendra un jour, ce qui nous amène à poser des questions sur la viabilité des droits d’auteur et la relation entre musique et AI. « Les machines pourront surement créer, mais ne pourront pas savoir si ce qu'elles ont créé est intéressant, car elles n'ont pas de conscience. Le choix humain sera toujours primordial. » Explique François Pachet.
Il faut savoir que Sony n’est pas la première firme à jouer avec l’AI pour composer de la musique, en juin dernier, Google avait créé le buzz en dévoilant son projet Magenta ayant le même objectif. La musique n’était pas à la hauteur certes, mais l’algorithme est entièrement libre, ce qui explique l’engouement qu’a connu le projet.
Source : flow-machines - Le Huffington Post
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