Il faut dire que, depuis le mois de janvier, le DMV a doublé le nombre de points de mesure sur la photo numérisée du conducteur, qui est passé de 64 à 128 points, permettant ainsi de meilleures correspondances avec les photos qui existent déjà dans la base de données du DMV. Le système permet également de superposer des images, d’inverser des couleurs et de convertir des images en noir et blanc pour mieux voir les cicatrices et les caractéristiques d'identification sur le visage. Le DMV précise que les styles de cheveux différents, des lunettes, et d'autres caractéristiques qui changent au fil du temps (y compris celles qui évoluent tandis que le sujet prend de l’âge) ne vont pas empêcher au système d’établir des correspondances avec des photos qui sont déjà dans sa base de données. Aussi, le DMV a décidé qu’il ne fournira plus de nouveaux permis de conduire si la photographie numérisée du demandeur n’est pas passée au préalable par son système de reconnaissance faciale.
« La reconnaissance faciale joue un rôle critique en gardant nos communautés plus sûres lorsqu’elle démasque les individus qui enfreignent la loi », a déclaré le gouverneur Cuomo. « New York occupe la place de leader dans l’utilisation de cette technologie et les résultats de notre utilisation de cette technologie renforcée sont la preuve que son utilisation est vitale dans l’amélioration de la sécurité de nos routes et l’arrestation des fraudeurs responsables », a-t-il continué.
Même son de cloche chez Terri Egan, le Commissaire adjoint du DMV, qui a déclaré que « DMV est le leader national dans l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale et nous sommes encouragés par le succès, en l’espace de quelques mois seulement, de notre système amélioré. La technologie de reconnaissance faciale du DMV prévient la fraude de ceux qui tentent de manipuler le système, qu'ils soient des automobilistes du quotidien ou des conducteurs commerciaux et à la demande qui transportent des biens et des personnes à travers l’État ».
Le DMV, qui assure travailler en collaboration avec d’autres agences gouvernementales d’application de la loi, indique qu’en général, les fraudeurs démasqués par la technologie de reconnaissance faciale font souvent face à un ou plusieurs autres chefs d’inculpation. D’ailleurs, près de la moitié de ceux qui ont été appréhendés par les enquêteurs du DMV ont été accusés de s’être servis d’une identité volée pour obtenir un permis alors que leur licence d’origine avec leur vrai nom avait été suspendue, voire révoquée dans certains cas.
Le système a par exemple aidé les enquêteurs à appréhender :
- un homme qui est accusé d’avoir fait une demande de permis de conduire sous une identité volée et qui a déclaré que ses informations n’avaient pas changé et qu’il n’a jamais eu une suspension et encore moins une révocation de son permis de conduire. Pourtant, au moment de sa demande, son permis de conduire commercial (commercial driver license, CDL) qui était établi avec son vrai nom au New Jersey, avait été annulé suite à quatre délits d’alcoolisme ;
- près de deux douzaines d’individus qui ont modifié leur nom et date de naissance pour obtenir un second numéro de sécurité sociale et les utiliser pour contourner les suspensions de leur permis de conduire et en obtenir de nouveaux ;
- cinq individus qui ont tenté de se servir du dossier DMV de quelqu’un d’autre.
Les personnes qui sont arrêtées sur la base des correspondances établies par le système de reconnaissance faciale sont généralement accusées de fausses déclarations, de falsification de dossiers publics et de contrefaçon. Le DMV de New York travaille également avec d’autres États, en employant la technologie de reconnaissance faciale pour identifier des titulaires du CDL qui essaient de contourner la procédure de certification individuelle de l’État pour éviter des contraventions de circulation, abuser des assurances et/ou ne pas passer les évaluations de responsabilité pour les conducteurs.
Depuis que le système de reconnaissance faciale a été implémenté en 2010, plus de 3800 individus ont été arrêtés pour possession de plusieurs permis de conduire. De plus, plus de 10 800 cas ont été résolus administrativement, sans avoir besoin de passer par la case « arrestation ». Si les transactions sont trop anciennes pour faire l'objet de mesures juridiques, le DMV pourra tout de même tenir les sujets responsables en révoquant leurs permis et en transférant toutes les amendes, les condamnations et les accidents qui leur sont liés au véritable dossier de l'individu.
Aux États-Unis, 39 États au minimum se servent d’un logiciel de reconnaissance faciale. Il faut tout de même préciser que la base de données de photos du DMV ne fait pas partie de celles qui sont accessibles au FBI via son programme NGI (Next Generation Identification) qui lui donne accès entre autres aux bases de données des permis de conduire délivrés dans au moins 16 États pour ses besoins de reconnaissance faciale dans le cadre de ses enquêtes.
Source : blog du Gouverneur de New York, Governing, DMV
Voir aussi :
Le FBI a accès à des centaines de millions de photos pour effectuer une reconnaissance faciale dans le cadre d'une enquête, selon un rapport
Un programme de reconnaissance faciale d'une startup russe permet d'identifier un inconnu dans la rue instantanément juste en prenant sa photo