Twitter est quand même parvenu à réduire ses pertes sur un an à 107,2 millions de dollars, soit 15 cents par action, contre 136,7 millions l’année dernière, soit 21 cents par action.
Le nombre mensuel moyen d'utilisateurs du service grimpe à peine, passant de 310 à 313 millions, soit 3 millions d’utilisateurs de plus qu'au premier trimestre. Robert Peck, analyste chez SunTrust Robinson Humphrey, estime que Twitter compte environ 136 millions d’utilisateurs actifs par jour, contre 150 millions pour Snapchat, alors que l’application, qui est très utilisée chez les moins de 25 ans, est deux fois plus jeune. Instagram en compte plus que le double (300 millions) et Facebook environ huit fois plus.
« Twitter semble arriver à saturation au niveau des utilisateurs. Le groupe est très loin de la force de frappe de Facebook, ce qui réduit les capacités de couverture et de ciblage de la publicité », note Jérôme Colin, analyste chez Roland Berger.
Face à une concurrence comme celle d’Instagram ou encore Snapchat dont le taux d’audience n’est pas en reste, la demande des annonceurs a été moins forte qu'escomptée.
Twitter a d’ailleurs été contraint de revoir ses prévisions pour le trimestre en cours à la baisse : Twitter table désormais sur des revenus dans une fourchette comprise entre 590 et 610 millions de dollars alors que les analystes anticipaient jusqu'ici 678 millions de dollars.
L’entreprise a identifié deux des principales difficultés auxquelles elle devra faire face :
- les grandes enseignes de l’annonce en ligne livrent une concurrence de plus en plus féroce ;
- les annonces Twitter plus chères que celles qui sont proposées sur le marché. Elles sont toujours « dans la même grille de prix que les annonces premium » s’il faut reprendre les mots formulés par l’entreprise.
Twitter s’est engagé à prouver aux annonceurs que payer ce prix chez lui est une bonne idée. Le défi sera de leur montrer en termes de pourcentage les publicités qui ont conduit à des achats. « Il y a des annonceurs qui ne s’arrêtent qu’au prix », a avancé Adam Bain, le directeur des opérations de Twitter. « Il y a des annonceurs plus sophistiqués qui se fient à la valeur et au prix d’échange de la valeur. Nous pensons que si nous disposons d’un premium, ce premium est justifié », a-t-il continué. En clair, il reconnaît que les publicités sont plus chères sur la plateforme, mais justifie cela par le fait qu’elles auraient plus de valeur qu’ailleurs. Il ne reste plus à Twitter que de le prouver.
Les spécialistes des réseaux sociaux estiment que Twitter gagnerait à se concentrer sur ce qui fait sa spécificité, un réseau social lié à l’actualité. D’ailleurs, à son retour aux commandes de l’entreprise, l’une des premières mesures de Jack Dorsey a été d’essayer de mettre en place un algorithme pour faire remonter les tweets jugés les plus intéressants. Un changement auquel le responsable a dû renoncer.
Toutefois, l’un des angles d’attaques qu’il s’est évertué à utiliser pour redorer le blason de l’entreprise est le live streaming : Twitter a signé un partenariat avec la NBA en vue de diffuser une émission d'avant-match sur sa plateforme. Ses contrats signés avec la ligue américaine de baseball et de basketball ne vont pas produire de résultats financiers concrets avant des mois. D’ailleurs là aussi, Twitter risque de se faire rattraper par d’autres. Snapchat comme Facebook et YouTube s’intéressent à la diffusion en direct d’événements.
Depuis un an, la valeur boursière de Twitter a dégringolé de plus de 50 %. Une situation qui fait doucement ressurgir les rumeurs d’un possible rachat de la plateforme.
Source : Financial Times
Voir aussi :
Verizon va bientôt racheter Yahoo! pour 4,8 milliards de dollars, l'entreprise va bénéficier du cœur d'activité dans les services en ligne de Yahoo!