Bernard Debré, médecin de profession et député LR, s’est inquiété de la facilité avec laquelle il est possible d’acheter des produits illicites sur le darknet. Pour illustrer ses propos, il a présenté à ses collègues de l’Assemblée nationale plusieurs variétés de drogue achetées en toute impunité sur le darkweb allant des champignons hallucinogènes à la cocaïne en passant par la marijuana.
Le député a réclamé la création d’une Commission d’enquête parlementaire sur la vente de drogue par internet. C’est après avoir été alerté par un journaliste de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles et le président de « l’Association des parents contre la drogue » Serge Lebigoty, que l’élu LR a décidé de mener sa petite enquête pour démontrer à quel point il est facile d’avoir accès à des stupéfiants en ligne.
Pour ce faire, le député va se servir de deux techniques. « On se connecte sur un site aux Pays-Bas, et on va commander de la drogue. On paye avec la carte bleue ! Et on reçoit ça avec un timbre hollandais », a-t-il avancé. Et l’élu s’indigne du fait « qu’on l'a fait livrer chez Serge Lebigot. C'est très intéressant parce que l'on reçoit une enveloppe en papier kraft. Il y a deux enveloppes en plastique pour éviter l'odeur et les chiens renifleurs, et on reçoit ça tranquillement ».
La seconde méthode que l’élu a testée consiste à passer par le darknet que l’élu a désigné comme étant « le plus grand supermarché de l’horreur au monde ». « Et là, vraiment, c'est incroyable. Là vous avez un super marché de tout ! Vous avez des kalachnikovs, du TNT, des faux billets, des organes à greffer ! Et vous avez par exemple, 30 à 36 000 sites de cocaïne. Et donc on a commandé de la cocaïne. Mais il faut payer en bitcoins », a-t-il raconté.
« On a commandé et on a été livré: un gramme de cocaïne pour environ 80 euros. Et on s'est dit : ce n’est pas possible, on va faire analyser ces drogues ! Et ces drogues sont quasiment pures ! Il faut la couper par quatre ou par dix », a expliqué le député, stupéfait. « 36 000 sites qui vendent de la cocaïne, ce n'est pas acceptable » a-t-il avancé, estimant que « si ça continue comme ça, il n'y aura plus de dealer physique puisqu'on se fera livrer, peut-être est-ce un bien… C'est l'ubersiation ».
« Est-ce que c’est la démocratie de pouvoir acheter une kalachnikov sans que personne ne le sache? Du TNT? On peut acheter des films pornographiques. On peut tout acheter, le pire de ce qui existe, même des faux billets », s’est-il emporté.
À l’instar du Front national, Bernard Debré milite pour l’interdiction des bitcoins, qui « servent surtout au trafic et au blanchiment d’argent ». « Supprimer les bitcoins et déjà vous ne pourrez plus aller sur le darknet ! » Il appelle à la création d’une mission parlementaire sur la vente de drogues.
Mercredi dernier, il a adressé une question au gouvernement, interpellant directement le Premier ministre Manuel Valls : « M. le Premier ministre, il est simple de se procurer sur Internet des drogues et de se les faire envoyer par voie postale. […] Cocaïne, champignons hallucinogènes, marijuana et cannabis de synthèse : voici les drogues que l’on peut se procurer aussi facilement que l’on commande une paire de chaussures ».
Si le darkweb propose une pléthore de sites comme ceux qui donnent la possibilité de louer les compétences d’un hacker pour paralyser le site web d’un concurrent, commander un passage à tabac, etc., le darknet peut également offrir des choses meilleures avec des blogs parlant de liberté d’expression ou de la promotion du chiffrement. Il est possible d’y trouver des photos présentant des situations traversées par certaines régions du monde, passant ainsi sous les radars de la censure des régimes en place. Le darknet ne saurait donc se limiter à une utilisation purement négative.
Source : YouTube
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