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10_GOTO_10
C'est exact. Rien ne garantit que les boulangers soient philanthropes. Rien ne garantit que les coiffeurs soient philanthropes. Ce n'est pas la question.
Oui et de même que pour le mineur de bitcoin, il ne faut pas compter sur les actions des boulangers ou des coiffeurs guérir la société des excès du capitalisme.
La question de la philanthropie est venu de l'idée qu'il n'est pas pertinent de considérer à priori que la résolution d'un problème puisse se faire par un principe, un système, ou un groupe de personnes dont le projet de base n'est pas la résolution de ce problème.
Il n'est pas question d'être contre le bitcoin dans l'absolu, il est question de ne pas attendre du bitcoin qu'il sauve de la crise, qu'il arrête l'inflation ou qu'il fasse le café. Le bitcoin n'a tout simplement pas été conçu dans ce but. Il est question d'une vision qui se veut avant tout mécaniste et qui s'oppose à la vision des idéologues et autres romantique de tout bord, qu'ils soient pro-bitcoin ou pro-or.
L'opposition entre l’intérêt particulier et l’intérêt publique est théorisé depuis Aristote par la condamnation de la chrématistique qui découle de l'envie d'enrichissement personnel et sa distinction de l'économie qui découle de l'organisation au sein de la cité. A la différence de ce que l'on a pu entendre dans la propagande "socialiste", l'opposition entre intérêt général et intérêt particulier n'est pas dans l'opposition de classe, qui n'est au final qu'une opposition entre groupes d’intérêts particuliers. L'opposition entre intérêt général et intérêt particulier vient du fait que quand elle n'est pas bridée, l’intérêt particulier est en mesure de nuire à l’intérêt général, c'est à dire de mettre a mal les capacités de résilience de la cité, la cité constituant un milieu plus favorable à la survie et l'activité humaine que la nature.
Le bitcoin n'a à aucun moment mis en accord intérêt collectif et intérêt particulier, un accord devant être jusqu’à présent explicite. Il s'agit la d'un argument mercantile. Le bitcoin est une monnaie électronique, décentralisée et limitée :
- électronique donc sa pérennité dépend de la maintenance de l'infrastructure qui permet son utilisation.
- décentralisé donc on ne peut pas en attendre d'action cohérente visant à améliorer la situation du système bitcoin. Tout au plus peu on espérer qu'une propriété émergente vertueuse fasse le boulot.
- limitée donc le jeu de l'offre et la demande fait que le pouvoir d'achat de cette monnaie de dévaluera pas sauf effondrement du système bitcoin (désamour, évolution technologique, contrainte politique, etc).
A partir de ces données (non exhaustive), on peut commencer à réfléchir à des cas pratiques.
L'or c'est mieux que le bitcoin si la situation exige que l'on enterre ses richesses. L'or s’oxyde moins qu'un disque dur.
Le bit coin c'est mieux que l'or pour les transaction sécurisée à grande distance. Un convoi d'or a mille fois plus de chance de se faire braquer et la transaction mettra beaucoup plus de temps.
Le fait que le bitcoin soit une monnaie électronique, décentralisée et d’émission limitée ne le soustrait pas aux règles et caractéristiques qui s'appliquent aux autres monnaies.
Le bitcoin, comme toute les monnaies est fiduciaire. Sa force, autant dans le sens de robustesse que dans le sens pouvoir d'achat, dépend du nombre de personne faisant confiance et utilisant cette monnaie.
Il est dans l’intérêt particulier des possesseurs de bitcoin d'attirer de nouveaux utilisateurs. Autrement ils auraient miné/acheté du bitcoin en pure perte. Plus il y a "preneurs", moins il y a de chance que la valeur du bitcoin tombe à zéro. Le caractère limitée du bitcoin fait que plus il y aura de demandeur de bitcoin et plus il y aura de marchandises qui s'échangent via le bitcoin : plus la valeur du bitcoin augmentera.
Si le bitcoin devient monnaie mondiale un simple règle de trois permet de déduire que le possesseur de 20 000 bitcoin pourrait acheter la France métropolinaire, sans rien avoir produit d'autre que du bitcoin.
Enfin il est faux de penser que s'acheter du bitcoin c'est s'opposer à l'Etat ou au système bancaire. Rien empêche les États ou les banques d'acheter ou de produire du bitcoin. Un État pourrait même s'acheter une grande quantité de bitcoin, en distribuer une petite partie a sa population et décréter que le bitcoin est la monnaie officiel et exiger le paiement de l’impôt en bitcoin, se finançant ainsi sur l'inflation monétaire du marché...
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